Problème de motivation et d'intérêt chez l’adolescent

 

Il y a certaines images d’Épinal qui peuvent s’imposer lorsque l’on évoque l’adolescence. Une d’elle est le manque de motivation ou d’intérêt chez l’adolescent. Pourtant ce constat devrait nous inciter à percevoir cette difficulté comme une conséquence plutôt qu’une cause dans ce qu’il vit. Souvent face à ce type d’adolescent on a tendance à penser qu’il ne veut pas, qu’il ne fait pas d’effort… mais le peut-il ?

L’adolescence se caractérise (entre autres) par un changement corporel et un changement de statut. Le corps change et ce qui n’était qu’une potentialité au niveau de la sexualité devient une possibilité avec tout ce que ça peut engendrer comme questionnements. Le statut change et on attend des jeunes une certaine autonomie là où dans le même temps, la société, l’entourage, les rappellent à leurs statuts de mineurs. Evidement le fait que l’adolescent en question soit une fille ou un garçon amènera des expressions différentes quand aux difficultés.

Ce passage de l’enfance à l’adolescence est une épreuve dans laquelle souvent ils se retrouvent seuls face à des questionnements qu’ils ne pensent pas toujours légitime.


De plus, à cela s’ajoute les accidents de la vie qui peuvent être de toutes sortes (divorce des parents, échecs scolaire, éviction d’un groupe de pairs, ruptures amoureuses…) et qu’il serait trop long de détailler mais qui complexifient à coup sûr la problématique adolescente.   


Au final, c’est le désir qui est impacté. L’adolescent se retrouve à questionner chaque actes, envies, projets à l’aune du regard de l’autre. Car si le corps et le statut change il change également pour l’entourage du jeune (adultes ou pairs) qui s’interroge sur ce qu’on lui veut ou sur la façon dont va être pris le moindre de ses comportements. A cet égard, la solution la plus « simple » reste l’inhibition, c’est-à-dire de refuser de se mettre en scène par peur, honte ou bien d’autres sentiments encore. Que cela puisse déboucher sur des choses plus graves comme la dépression, parfois il n’y a qu’un pas.


Bien sûr, il serait vain de vouloir résumer les difficultés adolescentes à quelques assertions, chaque situation est différente et implique d’abord d’écouter le principal intéressé : l’adolescent. Même si parfois lui-même est bien embarrassé pour dire ce qui lui arrive. Parfois il est nécessaire qu’il rencontre un professionnel pour qu’il puisse lui-même mettre des mots sur ce qu’il ressent au premier abord comme un mal être qui lui est énigmatique. D’autres fois, le jeu des rencontres et des identifications suffiront à ce qu’il trace lui-même son chemin dans les méandres de la problématique adolescente.

Damien Baert
Pyshcanalyste